mardi 1 novembre 2011

On joue et on déchire

Je ne partage et n'approuve que des miettes de ce poème. 
Sauf que je ne sais pas lesquelles.
L’ensemble ne me plait pas, mais certaines associations marquent mon esprit.
Je suis telle que je m'avais connue : jamais séduite en totalité, que des fractures qui me tiennent à côté de l’autre.

« L’amour, l’amour » - Michel Houellebecq

Dans un ciné porno, des retraités poussifs

Contemplaient, sans y croire,
Les ébats mal filmés de deux couples lascifs ;
Il n'y avait pas d'histoire.


Et voilà, me disais-je, le visage de l'amour,

L'authentique visage.
Certains sont séduisants ; ils séduisent toujours,
Et les autres surnagent.


Il n'y a pas de destin ni de fidélité,

Mais des corps qui s'attirent.
Sans nul attachement et surtout sans pitié,
On joue et on déchire.


Certains sont séduisants et partant très aimés ;

Ils connaîtront l'orgasme.
Mais tant d'autres sont las et n'ont rien à cacher,
Même plus de fantasmes ;


Juste une solitude aggravée par la joie

Impudique des femmes ;
Juste une certitude : "Cela n'est pas pour moi",
Un obscur petit drame.


Ils mourront c'est certain un peu désabusés,

Sans illusions lyriques ;
Ils pratiqueront à fond l'art de se mépriser ;
Ce sera mécanique.


Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,

Qui n'ont jamais su plaire ;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.




Ne craignez rien, amis, votre perte est minime :
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes ;
Un jeu de spécialistes.


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