J’ai toujours pensé que les gens passionnés étaient plus beaux que les autres. Je m’autorise de telles discriminations, de temps en temps.
Ce fut une de ses sorties qui te font du bien, qui ne te laissent pas passif par la suite, en t’incitant à réfléchir. Je suis allée voir le spectacle « Au revoir…à la prochaine », joué par les Amifrans – des jeunes Roumains, de 14 à 18 ans, des générations habituées à avoir un partenariat culturel avec la France et qui se succèdent depuis 20 ans sous la baguette magique de Papa Didi (Florin Didilescu, le metteur en scène, qui devra bientôt penser à a relève).
Le descriptif officiel du spectacle : «AMIFRAN propose un spectacle réflexion ludique sur les rencontres quotidiennes, celles qui –sans forcément changer radicalement nos vies- en donnent le gout et la couleur.
Notre vie est faite, entre autres, de rencontres. Entre bonjour et au revoir il y a : se voir, s’ignorer, se toucher, s’écouter, échanger, s’appeler, se répondre, s’oublier, se souvenir, de sourire, s’ouvrir, se refermer, s’émouvoir, se surprendre, se respecter, s’encourager, se trahir, se pardonner, se faire confiance, s’épauler, se dire des choses, se taire, faire un bout de chemin ensemble... »
A notre surprise, ce fut un spectacle sans paroles. Choix compréhensible, car le quotidien est universel, que l’on soit Français, Roumains, Belges ou Albanais. Les gamins n’ont pas choisi la facilité, comment établir un dialogue avec le public sans le moindre bruit ? Bien sûr que ça te touche, quand tu t’adosses à tous les moyens de communication .Quand tu as les paroles et crois que tu sais communiquer. Quand tu t’exposes, toi, ta voix, ta figure, tes parties du corps, tes convictions vraies ou fausses. Quand tu manipules et espionnes et que tu es, à ton tour, influencé et fliqué.
C’est curieux comme le banal choque, comme le silence fait peur, comme nous avons tout de suite envie (ou reflexe, je ne me suis pas décidée) de rire, de claquer des doits, de tousser, de bailler, de regarder l’autre et caler un « hein » pour justement tuer ce silence.

Tais-toi ! A la prochaine, je garde l’espoir.
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