mercredi 6 avril 2011

Mort émotionnelle. Phrases assassines

Je n’ai pas la tête reposée, car j’ai passé 5h50 à analyser la stratégie globale de Google, pour mon premier partiel écrit de ce deuxième semestre. Pour vous dire comment je suis prête à passer les concours des Grandes Ecoles et comment j’exige mes 50K€/an à la sortie de l’ISEG.
Mais j’avais une idée pour le billet, que je concrétise tout de suite, en défiant l’oubli qui la guette : évoquer les tueurs sentimentaux, les auteurs des phrases assassines. Donc parler un peu de moi-même, avec honte cette fois-ci.

Nous connaissons tous les petites phrases balancées à la légère, qui se veulent rigolotes, anodines, mais qui nous atteignent de manière disproportionnée et nous complexent à vie. Nous en sommes victime ou source. Déjà, la base est fragile. Nous sommes rarement (et difficilement, d’ailleurs) en harmonie avec nous même, avec l’équation l’image que je veux donner = l’image que je donne. Nous nous tenons en équilibre précaire, comme toute balle sonnée sur le filet, avant qu’elle ne choisisse son champ. Quels champs, demanderiez-vous ?
Deux options possibles : oh, que je suis cool, que je suis populaire, que je me sens bien dans ma peau et aucune remarque extérieure ne me touche…..aïe que je suis fragile, que je suis noyé(e) dans le paraître, que je deviens l’éponge de tout ce qui humain.

Le pire dans tout ça, c’est que je ponds moi-même des phrases assassines, car désir de rester fidèle à mon sarcasme oblige : « Mais non, on sait déjà que tu ne fous rien ! », « Tu vois les choses en grand, tu n’y arriveras jamais », « Oh, t’as une sale tête ! ». Je me dis forcément, elles font rire et passent inaperçues mais en fait…non. Et je le réalise quand ? Et bien, quand je les encaisse. Plusieurs déclinaisons possibles, saveurs saisonnières : «  Oh, je n’attendais pas plus de ta part ! », « Vous voulez à tout prix mettre « nationalité roumaine » sur votre CV ? Ce n’est pas obligatoire, vous savez… », « Tu vas bronzer un peu là, hein ? On dirait un fromage de chèvre ! » Ou les adultes (en l’occurrence, ma marraine), dont je déteste cet « humour » qui assène des phrases simplistes comme des vérités absolues (elle nous disait, à ma sœur et moi «  Vous, à vous deux, vous ne faites pas un entier ! »).
Je déteste, en gros, la méchanceté gratuite. Et vous promets de ne plus la pratiquer, si tentant soit mon désir d’affirmation comme une demoiselle en position de force par rapport aux autres.


Je déteste tout ce qui est malsain, finalement. Tout ce qui casse la géométrie émotionnelle.


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