On est loin des paroles de la chanson “Toi et Moi” (Guillaume Grand). Pas de sable, pas de mer, ni de bouteilles de rhum ou de vin. Mais du marivaudage en ligne, des mots doux sur Meetic, des charmes envoyés pendant que nous traînons dans un panier sur AdopteUnMec. Le supermarché des rencontres virtuelles. Cyber-cocus, cyber-infidèles : bonsoir !
J’ai reçu aujourd’hui l’invitation de « punir de petites joueuses de tennis en minijupe blanche. » Raquette ou mains nues, ça reste à définir. Mais je me demande depuis longtemps si flirter sur le web quand on est en couple, c’est tromper. Nous sommes tout de suite coupés en deux, entre le cocu 2.0 qui se sent trahi et ceux qui folâtrent sur un chat avec des vagues connaissances (ou pas de si vagues).
A un moment donné, la définition même du Facebook était « le réseau social qui t’aide à te faire des potes, à niquer des meufs ou à niquer des potes. »
J’essaye de faire de ce dilemme un sujet solennel. Je n’y arriverai surement pas, mais avoir au moins un paragraphe sérieux! Adultère ou pas, c’est une question philosophique. De culpabilité, de trahison, de perceptions distinctes. "Est-ce que la relation commence seulement quand deux corps se rencontrent, se touchent ou quand deux personnes s’écrivent, pensent l’une à l’autre ?" Plus les échanges sont chauds, moins on a de marge à soutenir notre innocence vis-à-vis du partenaire.
Beaucoup (bon, tous les cyber-infidèles, pas de présomption d’innocence) s’inscrivent dans la logique suivante : « tant qu’il ne s’est rien passé physiquement, il ne s’est rien passé du tout. » Approche facile, commode, diraient les cocus 2.0. Car ils se voient trahir leur confiance, il y a un manque de légitimité évident. Et ils piquent une gueulante quand leur partenaire met « single » sur Facebook, alors qu’il est bien en couple ! Tu passes mieux en tant que célibataire, les gens qui te parlent s’ouvrent davantage (voir les 7 niveaux d’ouverture d’après Will Schutz, SIC !).
Hypothèse 1 : Je suis en couple. Que mon petit ami pense aux autres, qu’il les désire, qu’il nourrisse des sentiments pour elles, cela n’a rien de virtuel pour moi. Messages charmeurs, je me sens trompée. Il me dit que rien ne s’est passé entre eux, qu’ils ne se sont jamais vus. Je ne décolère pas pour autant.
Hypothèse 2 : Je suis un couple. Que mon petit ami pense aux autres, qu’il les désire, qu’il nourrisse des sentiments pour elles, cela n’a rien de virtuel pour moi. Mais je n’en souffre pas plus que ça, car je fais la même chose de mon côté. Messages coquins, du flirt, ils reboostent mon ego.

Il me semble aussi plus facile d’assumer sa sexualité face à un écran, dans le noir, quand l’autre ne voit pas que tu rougis, ne sent pas tes mains tremblantes, n’entend pas ta voix hésitante. En plus, tu as aussi la possibilité de reformuler, de sauvegarder. Dans la vie réelle, pas de « delete », t’es l’esclave des mots que tu viens de prononcer.
Mon amoureux de primaire est sur Facebook.
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