Je vous transcris, mot à mot, mon analyse lors d’un devoir sur table en management interculturel.
La question était « Parler la même langue suffit pour bien communiquer ? »
J’ai eu 16.
« Il est très prétentieux et réducteur de penser que la maîtrise de la langue d’un interlocuteur étranger nous garantit une bonne communication avec celui-ci. Bien sûr, cet atout nous facilite beaucoup la découverte de l’autre.
Je pense que nous n’allons jamais vers l’étranger sans savoir que nous ne comprendrons pas son intégralité. Car, pour ce faire, nous devons maîtriser l’intégralité de notre culture, or il existe forcément des nuances qui nous échappent. L’apprentissage d’une langue étrangère fait appel à la mémoire visuelle et auditive, à une volonté de la pratiquer le plus souvent possible. Bref, aux mécanismes qui deviennent presque tayloristes et ne demandent pas une sensibilité extrême, une tolérance, une soif de découverte et un courage de remise en cause. Or tout ce que je viens d’écrire nous est indispensable dans la connaissance de l’autre, dans son altérité.
Bien communiquer, sans aller au-delà, sans la curiosité du décryptage, sans l’effort de comprendre le comportement de l’autre, se résume aux opérations ponctuelles, pour
« meubler » une discussion dans le but de gagner quelque chose de cette « transaction ».
Bien communiquer, uniquement d’un point de vue linguistique, n’implique même pas une interculturalité. Car nous nous limitons ainsi à constater une différence (il parle une autre langue), sans en éprouver l’envie de découvrir et d’accepter tous les éléments d’extranéité.
Si, déjà nous ne franchissons pas le cap de l’interculturalité, alors que dire sur la transculturalité ? Comment avoir l’espoir d’arriver à un degré d’observation supérieur, d’envisager la naissance d’un point de vue commun ? La réponse fait appel au bon sens : quitter cette logique individualiste, cette conviction que nous détenons la science infuse (vulgarisation de l’ethnocentrisme et de l’esprit de cloche, dans une moindre mesure !)
Il ne faut pas négliger l’intégration de l’écoute active dans le processus de communication optimale. Ne pas hésiter à prendre le temps d’analyser la gestuelle du partenaire de dialogue, l’implicite. Pensez aussi à lui poser des questions plutôt ouvertes, celles fermées étant réservées à l’obtention de réponses précises (un OUI ou NON selon le cas).
Cette ouverture envers les autres nous enrichit, contribue à notre hygiène de vie et nous guide vers le voyage au fond de nous-mêmes (connu comme le processus Itaka – en référence au voyage d’Ulysse). »
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