Hier - journée riche. J’ai été faire mes courses à Auchan.
Un monsieur voulait peser ses pommes, je fis un pas ferme pour lui montrer que j’étais là avant lui. « Mademoiselle, je ne prends la place de personne. Déjà, je n’ai pas la mienne. »
Inutile de vous dire que j’étais charmée. Pas de précédents pareils devant une balance. Ce monsieur était aussi le sosie d’Assaad Bouab, donc j’aurais bien voulu l’aider à trouver sa place ou camionner la mienne dans son « n’importe où ».
Certains sont mariés et cela leur prend tout le temps. Certains sont en fac de médecine, d’autres aiment les commérages – des êtres tout aussi occupés. Mon personnage était juste persuadé de ne pas avoir sa place. Ai-je demandé son numéro de téléphone ? Non. Ai-je lancé une invitation à boire un thé glacé ? Non. Je lui ai donc arraché deux chances d’avoir une place : dans mon univers et/ou une assise confortablement.
J’ai le « pourquoi » de ma place à moi : tout est lié à mon prénom – Bianca, la blanche. Le blanc est la sensation visuelle obtenue en mélangeant la lumière de toutes les couleurs. Donc je ne peux naître sans les autres. Non-couleur. Déni. Dépendance. Passages.
Quand fond la neige, où va le blanc ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire