mardi 29 mars 2011

3123 visages II – Confidences

Les plaies de ma carte bleue s’ouvrent un peu plus à chaque fois que je vais à Paris.
Ce fut le cas aujourd’hui, les heureux élus : Fauchon et Starbucks.

Mes plaies s’ouvrent un peu plus à chaque fois que je prends le TGV et que j’ai 3 mamies    « Huguettes » (merci, Sophie !) dans le coin. Les amis, j’ai une tête à confidences ! Et ce n’est pas pour me déplaire ! Je fais partie des vrais gens, je veux de la proximité, de l’intime.

J’ai appris ainsi que le beau frère d’une d’entre elles « s’est laissé mourir. » Que la fille de l’autre voulait quitter la campagne pour trouver un boulot urbain. Que la nouvelle robe de chambre n’allait plus avec les pantoufles. Des discussions qui sentaient la naphtaline, voyez- vous.

Attention, recueillir les confidences ne veut pas dire se foutre de la gueule des gens. J’écoute plus que je ne parle. Je trouve cela plutôt confortable, de recevoir la confiance de quelqu’un au lieu de la lui donner. Après, je ne sais pas si c’est éthique ou égoïste ou bien unilatéral, mais le débat est autre.
Les autres m’accordent leur confiance et attendent une seule chose : que je ne les fasse pas après passer pour des abrutis. Car « pomper » (même pas, ils te le disent) sur la vie des autres, c’est un bon passe-temps, mais il faut garder pour soi ces tranches de vie hurlées, livrées brutes, estampillées X ou Y.
C’est ici toute la difficulté, car le partage s’avère trop tentant. Ca nous démange.


Ne t’inquiète pas, tes paroles faiblardes, calambours, tes cris, tes jeux de mots appuyés sont là. Dans la vie, il n’y a pas que les heures sup, il y a aussi l’amour.




Et ça…

dimanche 27 mars 2011

Couloirs

Le paraître. Je suis noyée dans le paraître, le doute, le sentiment.
Cette fille est un cas intéressant.

Elle semble bien dans son univers couleurs pastel, bien dans sa peau, bien entourée des autres. Elle a ce côté fascinant fourni par le réseau, la popularité. On la voit partout, mais on la connaît peu ou mal, à travers ce prisme déformant. Tu as l’impression de bien percer son intimité, car elle est loin d’être muette, mais en fait –non. La fillette cultive bien son jardin secret.

Il y a quelque chose dans son regard. Un amalgame. Nostalgie, frivolité, douceur, étonnement, provocation. Me donne parfois l’impression que ses yeux veulent tout voir, faire de l’espionnage, manipuler. D’autres fois, ils demandent une confirmation, un zoom, du temps et de l'énergie.


Je n'en sais pas plus. 
J’aime les destins particuliers. De couloirs.

samedi 26 mars 2011

Clockwatching

Hier – le Gala de mon école de commerce, avec le thème « années 50 ».
Aujourd’hui : l'achat d’un agenda.
Deux raisons pour penser au TEMPS.

Nous pouvons tout faire, de ce temps, mais surtout ne pas le perdre ! Des séminaires et des bouquins sur  la gestion optimale du temps poussent comme des champignons. La porte de notre frigo est pleine de post-its. Nous regardons l’heure 15 fois par jour, en moyenne. Combien de fois inutilement ?
Nous n’avons pas le temps de donner des nouvelles, de revenir aux fondamentaux, de rendre service aux autres. Nous n’avons pas le temps de nous rendre service comme il se doit.

30 minutes, c’est long pour faire notre prière, mais trop court pour choisir laquelle des 2 robes H & M (boutique au rez-de-chaussée) va mieux avec la paire d’escarpins signés André (1er étage). L’aller-retour nous sollicite.

J’aime bien les cycles, la symétrie. Une des raisons pour laquelle je m’intéresse à la mode, hors consumérisme. Et à l’histoire. Je veux étudier les gens dans le temps.
Je pense que certaines époques ont été vraiment florissantes, sinon je ne m’explique pas pourquoi l’humanité en garderait des marques à vocation répétitive. Comme les années 50, par exemple. Peut être parce que l’image de Marilyn nous traverse tout de suite l’esprit.
Ci-dessous, une reproduction pas du tout à l’identique, trahie par le grain de beauté artificiel. Tout est artificiel. La norme.


Je veux du silence. Et un bisou sur le front. Et un stylo pour remplir mon planning.


Et qu’on respecte les saisons.

The world is holdin’ back…the time has come to…galvanize.

lundi 21 mars 2011

Pour papa : but en or, aile de pigeon, corner!

Mon papa est un gangster.
Et aujourd’hui, c’est son anniversaire.
Et j’ai beaucoup, beaucoup de mal à communiquer les émotions les plus fortes, comme celles à la source de ce billet – cadeau.

On se connaît bien depuis 22 ans, et la colocation s’est très bien passée : maman – ménage + cuisine+ câlins + conseils, papa – « culture football » + conseils parfum cigarette + regard perçant, ma sœur et moi- vacarme, questions, yeux grand ouverts (et oreilles, quand nous avons grandi).

Papa a été attaquant pour Gloria Buzau, Dinamo Bucarest et Steaua Bucarest. Et il n’a pas eu de garçon(s). Ma sœur était trop fille, dès sa naissance (fragile, mimi, blonde aux yeux bleus). Tout ca pour légitimer ma coupe au bol jusqu’à mes 12 ans, le manque de boucles d’oreilles, la présence au stade et le super lexique : oh oui, le but en or ! Oh oui, l’appel de balle ! Mais regarde, papa, cette aile de pigeon ! Ok, je hurlais de toutes mes forces quand un adversaire l’accidentait pour récupérer le ballon : « Ey, monsieur, ne blessez pas mon papa ! »  Et je n’exagère point.



Je veux un pull, papa me l’achète en trois couleurs. J’ai un petit ami, papa vérifie son attachement au…. football. Je crie, papa me calme. Je m’entête, papa m’explique. J’hésite, papa me montre une voie.
Je suis autoritaire, papa me dompte. M’élargit les horizons, me laisse le choix, m’éduque à la bonne musique (Leonard Cohen, Smokie, Joe Dolan). Me fait une délicieuse omelette et de (moins bonnes) crêpes. Joue avec moi au tennis et gagne, bien sûr.


Je l’aime surtout quand il joue avec mes nièces, Alexia (le mioche) et Isabella.

Je suis bénie. 

samedi 19 mars 2011

Malaga Wine et ça repart!

« Soyons belles et frivoles », ahhh la petite voix qui m’accompagne depuis ce matin. Je vous rassure, les amis, ce samedi fut un grand jour pour moi : j’ai trouvé le vernis parfait.
Non, ce n’est pas anodin, c’est comme si j’avais trouvé l’âme sœur : il me rend belle et ne part pas trop vite. Le Malaga Wine, signé O.P.I.



A propos Roza est référencé sur Google depuis cette semaine. Ce n’est certainement pas mon mérite, c’est juste une question d’ancienneté, de temps en gros. Je marque ce coup en faisant ma victime du « hauling » (se vanter de ses derniers achats). Ca rejoint l’élégance intellectuelle et des gestes et bien d’autres sujets exemplaires.

Mais je suis fatiguée, vous comprenez. Si si, ce billet est enrichissant et va surtout enrichir Sephora, si jamais le vernis vous plaît. Si si, les habitués du blog le suivront encore, malgré cette échappée pleine de kératine (quoi ? J’en ai perdu la moitié ? Vous ne comprenez rien à la vie, losers !)

Et puis je vous le dis, cette semaine a été placée sous le signe du piètre, de la petitesse. Avec le meilleur numéro de la semaine fait pour la St. Patrick, quand nous sommes sorties entre filles. Disons que j’ai pris la parole et que ça riait, ça s’étonnait, ça ouvrait de nouvelles voies. Comme ça, out of the blue.  


« La frivolité est encore ce qu’il y a de plus sérieux chez les femmes. « (Henri de Régnier)

Oui, je suis une « femme de corps, de pouvoir, d’esprit » (N.). On ne voit pas très bien son côté rouge – sang sur les photos.

mardi 8 mars 2011

Pour maman et les autres

J’ai eu une mauvaise journée. Mais je refuse de la finir ainsi. Je pense donc aux femmes qui n’ont jamais abandonné l’élégance, la prestance, la douceur. Maman et les autres.

Victor Hugo décrit très bien la femme : « réalité de la force et apparence de la faiblesse. » Bien sûr, il n’a pas connu les Amazones aka les culturistes les plus fameuses. La douceur de ses formes, sa fragilité font que la femme ait besoin d’une protection masculine, d’un soutien. Aspect trompeur, mais bien ancré dans les mœurs. Et puis, c’est joli d’en bénéficier.

Par élégance, je comprends la fidélité envers soi-même, la cohérence du triptyque image-langage-gestuelle. Quelque soient les circonstances, gardez le calme, la discrétion, la distance, le mystère. Plus vous vous extériorisez, plus vous devenez vulnérables. Vous donnez, souvent, le bâton pour vous faire battre. Je sais, je suis a control freak.

Soyez une présence discrète, mais qui ne laisse pas indifférent. Souriez sincèrement. Avec les yeux aussi, de préférence. Faites en sorte que, même si vous ne dites pas « merci », les autres vous rendent service plusieurs fois. Comportez vous de telle manière que les autres aient très peu de choses à vous reprocher. Vous à vous-mêmes, également.




Je n’ai fait que de transcrire sous forme de conseils les leçons avec lesquelles ma mère a gâté mon adolescence. Merci.

jeudi 3 mars 2011

Cocu 2.0?

On est loin des paroles de la chanson “Toi et Moi” (Guillaume Grand). Pas de sable, pas de mer, ni de bouteilles de rhum ou de vin. Mais du marivaudage en ligne, des mots doux sur Meetic, des charmes envoyés pendant que nous traînons dans un panier sur AdopteUnMec. Le supermarché des rencontres virtuelles. Cyber-cocus, cyber-infidèles : bonsoir !

J’ai reçu aujourd’hui l’invitation de « punir de petites joueuses de tennis en minijupe blanche. » Raquette ou mains nues, ça reste à définir. Mais je me demande depuis longtemps si flirter sur le web quand on est en couple, c’est tromper. Nous sommes tout de suite coupés en deux, entre le cocu 2.0 qui se sent trahi et ceux qui folâtrent sur un chat avec des vagues connaissances (ou pas de si vagues).
A un moment donné, la définition même du Facebook était « le réseau social qui t’aide à te faire des potes, à niquer des meufs ou à niquer des potes. »

J’essaye de faire de ce dilemme un sujet solennel. Je n’y arriverai surement pas, mais avoir au moins un paragraphe sérieux! Adultère ou pas, c’est une question philosophique. De culpabilité, de trahison, de perceptions distinctes. "Est-ce que la relation commence seulement quand deux corps se rencontrent, se touchent ou quand deux personnes s’écrivent, pensent l’une à l’autre ?" Plus les échanges sont chauds, moins on a de marge à soutenir notre innocence vis-à-vis du partenaire.

Beaucoup (bon, tous les cyber-infidèles, pas de présomption d’innocence) s’inscrivent dans la logique suivante : « tant qu’il ne s’est rien passé physiquement, il ne s’est rien passé du tout. » Approche facile, commode, diraient les cocus 2.0. Car ils se voient trahir leur confiance, il y a un manque de légitimité évident. Et ils piquent une gueulante quand leur partenaire met « single » sur Facebook, alors qu’il est bien en couple ! Tu passes mieux en tant que célibataire, les gens qui te parlent s’ouvrent davantage (voir les 7 niveaux d’ouverture d’après Will Schutz, SIC !).

Hypothèse 1 : Je suis en couple. Que mon petit ami pense aux autres, qu’il les désire, qu’il nourrisse des sentiments pour elles,  cela n’a rien de virtuel pour moi. Messages charmeurs, je me sens trompée. Il me dit que rien ne s’est passé entre eux, qu’ils ne se sont jamais vus. Je ne décolère pas pour autant.

Hypothèse 2 : Je suis un couple. Que mon petit ami pense aux autres, qu’il les désire, qu’il nourrisse des sentiments pour elles,  cela n’a rien de virtuel pour moi. Mais je n’en souffre pas plus que ça, car je fais la même chose de mon côté. Messages coquins, du flirt, ils reboostent mon ego.



Il me semble aussi plus facile d’assumer sa sexualité face à un écran, dans le noir, quand l’autre ne voit pas que tu rougis, ne sent pas tes mains tremblantes, n’entend pas ta voix hésitante. En plus, tu as aussi la possibilité de reformuler, de sauvegarder. Dans la vie réelle, pas de « delete », t’es l’esclave des mots que tu viens de prononcer.

Mon amoureux de primaire est sur Facebook.