jeudi 24 novembre 2011

Sketch du soir

-Ca va, toi?
-Bien bien. Un peu fatiguée, dérive mentale. Surchauffe. Mais bien, globalement.
-Punaise, mais je te dis depuis des siècles, fais simple ! Mais tu ne sais pas et ne veux pas l’apprendre.
-Hého, j’ai tué mes fantômes. J’ai les jambes lourdes ce dernier temps. C’est comme si mon cœur était descendu en se dispatchant droite-gauche.
-Fais gaffe, tu risques de lui marcher dessus !
-Ca me ferait des ampoules.
-Tu es désinvolte, tu n’as l’air de rien.


mardi 22 novembre 2011

Actualité

“Je suis comme un steak haché congelé dans une poêle : je ne sens rien et pourtant je brûle. » (« Intouchables ») Il n’y a pas une phrase qui me décrive mieux en ce moment précis de ma vie (précis mais quand même dans la continuité, allez comprendre.)

C’est comme si je m’efforçais de tomber amoureuse.

C’est toujours délicat, un homme qui aborde une femme. Elle se dit qu’il passe son temps à faire ça, puis elle lui répond « Mais je n’ai pas le temps ! », sur un ton d’offusquée. Alors qu’elle n’a rien d’autre à faire. Soit elle a peur car elle généralise de trop, soit elle en a marre d’entendre « T’es bonne, t’es belle, viens par ici ! » - grosso modo, la pensée à l’origine de « Bonjour, jeune femme. » Que dis-je, la pulsion.

J’aimerais me comprendre. Ca arrangerait tout le monde.


mercredi 9 novembre 2011

Ma vie comme un match de foot

Je suis titulaire.
J’ai des moments où je travaille en équipe, les passes s’enchaînent, et des moments où je veux finaliser toute seule.
J’ai déçu, comme j’ai fait aimer mon spectacle.
J’ai été hors jeu, j’ai blessé et ai été blessée.
J’ai accusé l’arbitrage, j’ai gueulé, on m’a sifflée.
Je pendule entre offensive et défensive.
Pour certaines mi-temps, j’aurais bien voulu du temps supplémentaire. L’arbitre en a décidé autrement.

Je joue le mieux possible pour ne pas recevoir le carton rouge.
Ma vie est un match de foot.


mardi 1 novembre 2011

On joue et on déchire

Je ne partage et n'approuve que des miettes de ce poème. 
Sauf que je ne sais pas lesquelles.
L’ensemble ne me plait pas, mais certaines associations marquent mon esprit.
Je suis telle que je m'avais connue : jamais séduite en totalité, que des fractures qui me tiennent à côté de l’autre.

« L’amour, l’amour » - Michel Houellebecq

Dans un ciné porno, des retraités poussifs

Contemplaient, sans y croire,
Les ébats mal filmés de deux couples lascifs ;
Il n'y avait pas d'histoire.


Et voilà, me disais-je, le visage de l'amour,

L'authentique visage.
Certains sont séduisants ; ils séduisent toujours,
Et les autres surnagent.


Il n'y a pas de destin ni de fidélité,

Mais des corps qui s'attirent.
Sans nul attachement et surtout sans pitié,
On joue et on déchire.


Certains sont séduisants et partant très aimés ;

Ils connaîtront l'orgasme.
Mais tant d'autres sont las et n'ont rien à cacher,
Même plus de fantasmes ;


Juste une solitude aggravée par la joie

Impudique des femmes ;
Juste une certitude : "Cela n'est pas pour moi",
Un obscur petit drame.


Ils mourront c'est certain un peu désabusés,

Sans illusions lyriques ;
Ils pratiqueront à fond l'art de se mépriser ;
Ce sera mécanique.


Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,

Qui n'ont jamais su plaire ;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.




Ne craignez rien, amis, votre perte est minime :
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes ;
Un jeu de spécialistes.