lundi 28 février 2011

Micro billet

Entre deux dossiers, un stage et les galettes sucrées, j’ai le temps d’être sur Facebook. Oh, que j’ai le temps !
Une amie me fait savoir qu’elle rejoindra la fine équipe, je veux donc manifester ma joie. Je n’écris pas youpi, ni yay, ni cool, ni super. La trouvaille : CONFETTI.


CONFETTI : chic, original en sa qualité de réponse isolée, pas très vulgarisé encore. Me fait penser au carnaval qui approche, à la couleur, à la fête même. Qui fait naître des passions qui lui survivent.


Quoi, c’est tout pour aujourd’hui ? Oui, c’est tout.
« Pour rester populaire, il faut rester médiocre. » (Oscar Wilde).
En suivant cette logique, oh que je suis populaire !

mardi 22 février 2011

Hipster, es-tu là ?

Pendant 2h19, le temps d’arriver de Strasbourg à Paris, en TGV, je me suis régalée en lisant Ecce Homo. Nietzsche aura lui aussi, au même titre que Karl Otto Lagerfeldt, une place bien méritée sur la liste des créatures qui me fascinent. Mais un ami m’a fait savoir, entretemps, « que le train ne se prêtait pas à une lecture très attentive ».

Obéissante comme je suis, je ne m’attaque plus « aux gros morceaux » pour le retour Paris-Strasbourg, j’achète donc  le magazine Public Look. Et je découvre un article délicieux/hype/tendance/underground/avant-garde/léger : le décryptage bordélique des hipsters. Je partage avec vous quelques extraits du phénomène. Enjoy !

« Ils ont le cheveu en bataille, un look labellisé hype, côtoient les pointures de l’underground et revendiquent le no mainstream, comprendre l’anti-culture de masse. Les hipsters s’apprêtent à tout ringardiser sur leur passage.

Dans les années 40, les hipsters aimaient le jazz, le bebop, copiaient le look et le langage argotique des musiciens black pour avoir l’air cool. Devenus leaders de la Beat Generation et du mouvement hippie, ils disparaissent pour refaire surface dans les années 2000. C’est aujourd’hui un pionnier, un défricheur d’avant-garde, un anti-mainstream, avec le standard pour horreur et le cool pour religion.

Hipster, es-tu là ?

Tu roules au co-branding et adore les marques de fringues à rallonge, en Limited Edition (Carven X Machin, Kitsuné X Truc).
Tu portes des T-shirts de groupes de rock inconnus mais dont le chanteur est forcément l’(ex)-boyfriend d’une fille culte ou dont le chanteur est forcément mort.
Tu loves New York, ses quartiers popu…mais pas trop (Williamsburg, Lower East side). Parfois, tu vas aussi traîner ton slim dans les quartiers de Hoxton et Shoreditch à Londres.
Tu manges green et bio, enfin le bio signé Quick ou MacDo.
Tu t’enfiles du café toute la journée, du café validé par Clooney.
Tu tutoies tout le monde.
Tu kiffes Mouloud, Tania des Putafranges et toute la team de Canal+ avec leur playlist étrange. W9 ? Tu ne connais pas.
Tu aimes les compositeurs à pedigree (Sean Lennon, M) et leurs muses cinglées (Charlotte Kemp Muhl).
Tu shoppes dans les pop-up stores, tes potes sont des happy few, ta vie c’est tout un poème en anglais, of course !
Tu collectionnes les sneakers qui sentent bon le vintage.
On te traite de beatnik ? C’est la consécration !
Tu es plus geek que nerd, et plutôt Twitter que Facebook parce que c’est du micro-blogging.
A paname, tu déjeunes au Water Bar de Colette parce qu’il y a plein de sortes d’eaux et même un sommelier d’eau pour t’aiguiller. C’est pas hipster, ça ?
Tu portes des Vans. C’est moche, mais c’est cool. Et des lunettes tout droit sorties d’un épisode eighties des Années Collège. Et non, tu n’es pas myope.
T’en penses quoi, toi, du retour du bandana ? Débat majeur. Le retour du Teddy ? Débat bis. Couple Garance Doré/The Sartorialist ? Débat ter.
Tu es mince, un gros ne peut pas être hipster, vous avez déjà vu un gros en APC ?
Tu es freelance, le hipster n’aime pas la hiérarchie.
Tu as un vocabulaire complexe, tu peux mêler dans une même phrase : underground, épique, über, mainstream, punk rock. » (article de Capucine Berr)



Tu te la cool douce, toi ?

lundi 21 février 2011

3123 visages

6246 narines, oreilles, fesses, yeux.  Le bilan de ma journée parisienne, qu’est-ce que l’on ne fait pas pour le stage désiré ?

Moi et Paris, la longue histoire d’amour, mais pas celle comme un fleuve tranquille. J’ai quelque chose dans mes veines, un sang corrompu, qui m’oblige d’aller à Paris pour me ressourcer. C’est comme si j’avais un pacte avec cette ville : elle continue à me fasciner et je lui offre mes grands yeux d’enfant, mes « Wow » en me couvrant légèrement la bouche, ma capacité à flâner comme seulement les étudiants le font.



J’ai la conviction que Paris me reproche l’infidélité d’habiter à Strasbourg et se venge. Je vous explique comment : je me suis sentie comme une abrutie notoire devant les panneaux qui indiquaient « Ligne 7 Courneuve », « Ligne 3 Opéra » et demandais aux âmes charitables de me confirmer « Monsieur, Madame, c’est bien par là pour arriver à la Gare de l’Est ? » Car, même si tout est marqué et répété, les surprises parisiennes peuvent surgir d’un pas à l’autre.
Les gens voient tout de suite que je suis une fille de province : trop souriante pour un parisien blasé qui change 3 fois de RER, trop indifférente aux règles internes à la ville (ne monter que dans un sens sur l’escalier roulant pour libérer l’autre, par exemple), trop en extase au vu du Boulevard Haussmann.
Et puis, je n’ai pas le look pour, mes chers : serre-tête à nœud-nœud, jolis cols caracolant en tête, défilé de beige et re-beige, coupes monacales, blouses de communiantes…. A Paris, on se la cool douce ! N’est pas hipster qui veut !

Malgré son rythme alerte et les coups de stress, ma journée fut magnifique : j’ai fait une belle rencontre, celle d’un gentleman qui m’a attendu à la gare pour me prendre par le sac dans mon périple. J’ai mangé des CACAHUETES NUES chez GLUP’S. J’ai vu une mini vache folle, en plastique, au milieu d’un chemin piétonnier. Je me suis re-confirmé que tout était plus grand à Paris : les pépites de chocolat des muffins, les t-shirts taille S, le Printemps, la quantité de bêtises débitées /minute. Et je suis aussi moins intelligente à Paris qu’en Alsace. Car je vous fais part de la gaffe du jour : un monsieur, qui m’a gentiment guidée vers la ligne 3, m’avait demandé « Vous n’êtes pas parisienne, non ? » Et là, en ce moment précis, j’ai dit la HIDEUSE : «  Non, alsacienne ! » Je me suis trahie, j’ai trahi ma famille, ma race. Je me suis fondue dans la nation. I’m not humain if you say i’m not.

Strasbourg, this is Strasbourg. Mes yeux se reposent, somnolent presque.
Retenez donc le chic, le preppy, l’androgyne.


samedi 19 février 2011

Karl Otto Lagerfeldt. Please, come in!

Me voici en mode glandouille, avec une semaine de vacances qui s’annonce décisive. En matière de stage, de poids, d’amour, de compte en banque, d’avenir du blog. Je pense que je ne vais rien comprendre, mais je me dis - pas de panique, tout sera hot and fun.

Pour le blog donc, une nouvelle rubrique avec des billets hebdomadaires : le portrait de quelqu’un qui ne me laisse pas indifférente + le pourquoi. Fascination ou dégoût, je ne peux pas laisser passer les gens sans leur décrypter la gestuelle, les paroles, les traits physiques.

Karl Otto Lagerfeldt mérite l’honneur d’un premier billet. J’ai acheté le DVD « Karl Lagerfeld Confidential » pour me re-re-re-confirmer que je voue un culte au photographe, à l’homme Lagerfeld, très différent du créateur. Je ne suis pas du tout son actualité chez Chanel, sa supposée relation avec Baptiste Giabiconi, ses prototypes de robes. Je m’intéresse à ses lectures les plus récentes, à sa maladresse avouée (« Je ne sais rien faire, je sais à peine ouvrir la porte d’un frigider. Je n’ai pas d’argent sur moi. Les poches, ca me fait trop de tissu.»), aux témoignages sur la relation qui l’unissait à sa mère (« Elle était exceptionnelle. Cette femme n’a jamais dit merci dans sa vie, mais son mari, ses amants, les gens qui travaillaient pour elle faisaient tout ce qu’elle désirait. Elle a donc eu quelque chose. ») J’aime, en un mot, toutes les bizarreries qui le caractérisent.

Il est un peu triste, victime et auteur de son personnage. Karl Logofeld, qu’il n’a même pas inventé, mais qui s’est fait. L’omniprésent : t-shirts, bouteilles de Coca, prévention routière, un Charlie Chaplin au quotidien."C’est très étrange, je suis une BD ambulante. Mon succès n’a presque plus rien à voir avec ce que je fais.» Donc éloigné de ses robes et du tweed.
Il porte des chaussures la taille en dessous, bosse 15h/jour avec des pieds très serrés «Ca ne me fait rien, je pourrais être vendeur dans un grand magasin. »
Il s’estime aussi la personne la plus classique, normale possible « Regardez, j’ai une chemise, une cravate, des lunettes, une veste. Rien de si particulier. » Mais il est le seul au monde à porter des cols comme ça, des lunettes comme ça, des chemises comme ça.



Top-citations :
« Je connais trop de gens qui sont trop aimables pour être honnêtes. »
« Je n’aime que la charité anonyme. L’argent pour un mendiant, je le donne à quelqu’un d’autre pour le lui donner, je ne veux pas avoir ce geste (c’est ma mère qui m’a appris ça) qu’en descendant je fais un bien. »
« Je dois m’adapter à mon époque, pas inversement. Les gens qui me parlent du bon vieux temps, je les fuis comme la peste. »
« J’aime les questions idiotes car je peux dire des horreurs. »




Il fait très rarement des compliments. Il semble étonné de son succès. Contrairement aux apparences, il est un grand sensible. Conclusion: 

Karl Lagerfeld, hot stuff!

lundi 14 février 2011

La CAC : en lutte, camarades!

Bonsoir mes cœurs,

Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas Boursorama.com sous les yeux. Je lance la CAC – Campagne Anti Cœurs. J’ai passé toute ma journée à les éviter. Ce fut difficile, quasiment impossible. Elles étaient partout, de toutes les tailles, en carton, plastique, gélatine, pétales de rose.

J’ai failli tomber amoureuse d’un gars que j’ai vu dans le tram A. Le pitbull, l’anti-Valentin par définition : casquette noire, écouteurs, le look à la Booba. Avec un pot de fleurs sur ses genoux. Tellement blasé, l’air de dire « Pfff, c’est lourd ce pot ! Je plaisante pas avec ma gonzesse, j’irai la voir de suite, elle attendra que je lui déclare et fasse l’amour. Ca me fait chier, la Saint V. » Eh oui, mon ami, shit happens. Today, all inclusive, only for you.
A côté de lui, une femme qui avait la quarantaine, très blasée elle aussi. Elle sentait sans cesse son foulard (est-ce normal ?) et comptait énergiquement, en montrant ses doigts : un, deux, trois. Certainement, le plan pour ce soir : 1) Je prends ma douche, je me parfume, je l’attends. 2) Il arrive, on se raconte nos journées. 3) Je mets the Valentine’s Day Song (oui oui, ça existe et elle le sait) et mes jarretières, il va tout comprendre. 4) C’est le temps pour la fessée oh oui !

Tu vas chez Paul pour t’acheter une baguette, hop le cœur en gélatine tremble devant tes yeux, en attendant que tu le manges pour 4 euros. Tu vas à la banque pour une remise de chèques, hop les ballons-cœurs sont là. Tu prends RDV chez le coiffeur, il te le note sur un post-it spécial St. Valentin. Je vois donc que cette prostitution touche tous les secteurs d’activité.

Et puis, un cœur – c’est moche. J’ai vu le mien, lors de la dernière visite chez le cardiologue. C’est vraiment laid.

En espérant que cette photo vous fera adhérer à ma CAC, désormais votre cause aussi !



J’ai besoin d’une détox.

mardi 8 février 2011

Ca saint la Valentin!

 Qu’on soit d’accord, ce billet est gnagna, froufrou et capucine. Ca saint la Valentin, il me paraît indispensable de dire ici qui et ce que j’aime. Au fond, vous seriez à même de le savoir car je ne suis pas restée sans témoigner de moi. Bien avant et en dehors de la Saint Valentin. Ne critiquez donc pas le décalage entre la grandeur de ma tâche (parler d’amour France Inter) et la petitesse de mes aveux.

Comme dit la série, c’est « Ma famille d’abord ». Mes chers parents, qui savent quand j’ai faim, froid, besoin d’argent. Le papi et les deux mamies, qui ne comprennent pas qu’en France, je suis notée sur 20 et qui me souhaitent tout le temps des 10 (le maxi en Roumanie). Le mioche et sa sœur. Attention, la concurrence est forte, après l’apparition de l’Attachiante, de Ram et de LaChaussetteRose. Vous connaissez les raisons pour lesquelles j’aime ma bande Freakin’Fresh, partagées lors du 2ème billet.

J’aime aussi les bruns, l’écriture à la main, les cours de natation (grâce à un brun, tu vois ?), les fraises. Les voix cassées, la musique-poésie, la photo en noir et blanc, les t-shirts porteurs de messages plus drôles les uns que les autres.
Les « merci », « bonne nuit », « t’es nulle », « quiche », « chérie d’amour », selon le cas.
L’espoir que Mulberry ne déposera jamais son bilan.
L’odeur d’un livre, le rire cristallin, les leggings en cuir, les clous, les quelques blogs riches en infos et photos ne manquant pas de goût.

Je pourrais continuer comme ça, mais tu pleures. OH, ai-je touché tes cordes sensibles ? Bon, j’ai choisi de t’écrire bien avant la Saint Valentin, car tu seras occupé(é) à faire les magasins (sex- shops et autres), à gonfler les ballons en forme de cœur, à foutre ton APL dans des roses qui vont faner trois jours après. J’ai voulu que tu le lises avant l’amouromanie.

Ah oui, j’allais oublier :

vendredi 4 février 2011

Mais non, c’est pas ça!

Je ne vous ai pas oubliés, mais cette dernière semaine je n’avais pas de super idées pour un billet. Je ne veux pas écrire sur n’importe quoi ou n’importe qui, juste pour faire plaisir à une logique de cadence régulière. Même si j’ai le droit à l’erreur et à l’errance.

Sous la loupe : le faux vrai, le vrai faux ou comment travestir les choses qui fâchent. Je suis le diable en vous proposant ce thème, car je vous coupe en deux sans aucune permission préalable, partagés entre l’amour de l’âme sensible et l’horreur du pamphlétaire.



J’incite donc à la violence, avec cette envie de plus en plus prononcée de mettre une race aux figures burlesques qui accumulent les méchancetés. Aux vaniteux, manipulateurs, envieux, pleurnicheuses, poltronnes. A ceux qui, à force de vouloir ressortir du lot, deviennent des paillassons. Aux numéros faits à longueur de journée. A ceux qui veulent t’avoir à l’usure, alors qu’a priori tout est nickel entre vous. A ceux qui se livrent à des mesures mesquines.

STOP. Je n’ai rien contre les mesures mesquines. Je pense même qu’elles témoignent d’une certaine intelligence, persévérance de leur auteur. Mais qu’on soit au courant, je crie ! Que la lutte soit équitable, donc valable et utile. Je suis pour le combat, pour les divergences, pour l’antagonisme – mais jamais en cachette.  J’éviterai donc de dire des impressions que je n’ai pas, d’applaudir des prestations qui ne m’enrichissent guère «Tout est relatif », « On va communiquer en faisant appel à la radio et à la télé », « Il faut côtoyer les riches, les beaux, les sensibles, les honnêtes ». Comme si j’éprouvais un énorme plaisir à sortir avec des moches et à être tout le temps mentie.

Vous comprenez bien que le masque de la prude jouvencelle doit tomber. Car quand je passe sous le grill, les autres ne se gênent pas pour moi. Quand je crie, rares sont les oreilles qui l’entendent. Car je veux ignorer les gens qui sont plus putes en vrai que moi, je ne le suis en faux.