mercredi 28 décembre 2011

Pourquoi les gens veulent me faire boire?

Je suis, depuis un bon moment, en mode « On ne boit pas, on ne fume pas, on s’entraîne ». C’est la devise de Baptiste Giabicconi, je vous avoue, mon objectivité frôle le 0%.
« Je paierais cash pour te voir boire »-on me le dit depuis le lycée.  Et ils insistent. Ca s’apparente même  au triomphe ultime de celui ou celle qui réussirait à me faire avaler quelques cl d’alcool.
Comme pour toute chose répétitive de ma vie, je cherche le pourquoi.

Je n’aime pas boire. Je ne le fais pas par principe, mais j’ai essayé et n’aime pas le goût. Aucun goût, et Dieu sait que mes lèvres ont touché pas mal d’excitants de ce genre. Mon ivresse, je la trouve ailleurs.

Ils doivent se dire (permettez-moi les hypothèses) :

« Elle ne sait pas se laisser aller. » Quelle absurdité. On se laisse aller quoi qu’il arrive. La vie consiste à se laisser aller.
« Elle serait plus à l’aise et oserait faire des choses loufoques. » Je dis ou fais assez d’inepties en étant sobre. Cette insouciance nocturne est innée chez moi.

Je ne veux pas échapper à ma condition, je suis là, dans une lucidité absolue. C’est ma jeunesse, mon divertissement à moi.
Ils nagent dans le premier degré, tentent de me faire boire-afin d’accéder à un peu de vie avec moi ?

« Tchin tchin » (et je te regarde dans les yeux, d’accord ?)

lundi 12 décembre 2011

Actualité

Suis heureuse.

Ce jeudi-là est toujours présent : je le trouve dans le dimanche et le lundi. Et il continue de survivre le mardi ou le vendredi. Il n’en finit pas, prend des allures de douce éternité, se saupoudrant partout sur l’avenir.


dimanche 11 décembre 2011

Masks

This is, for me, the most beautiful poem ever written.

mercredi 7 décembre 2011

High School Dating for Dummies

From the submitter:
She used to have a boyfriend, who got her pregnant and ditched her, whom she broadcasted about on Facebook… I can only guess the boyfriend comes back and asks for forgiveness… She seems to really believe in the chain notes/statuses thing, not in a running-around-screaming-I-believe way, but in the believe-it-or-it-will-come-to-life-and-hold-a-gun-to-your-head way.


And wouldn’t you know it, her comfort movie is Twilight.

jeudi 24 novembre 2011

Sketch du soir

-Ca va, toi?
-Bien bien. Un peu fatiguée, dérive mentale. Surchauffe. Mais bien, globalement.
-Punaise, mais je te dis depuis des siècles, fais simple ! Mais tu ne sais pas et ne veux pas l’apprendre.
-Hého, j’ai tué mes fantômes. J’ai les jambes lourdes ce dernier temps. C’est comme si mon cœur était descendu en se dispatchant droite-gauche.
-Fais gaffe, tu risques de lui marcher dessus !
-Ca me ferait des ampoules.
-Tu es désinvolte, tu n’as l’air de rien.


mardi 22 novembre 2011

Actualité

“Je suis comme un steak haché congelé dans une poêle : je ne sens rien et pourtant je brûle. » (« Intouchables ») Il n’y a pas une phrase qui me décrive mieux en ce moment précis de ma vie (précis mais quand même dans la continuité, allez comprendre.)

C’est comme si je m’efforçais de tomber amoureuse.

C’est toujours délicat, un homme qui aborde une femme. Elle se dit qu’il passe son temps à faire ça, puis elle lui répond « Mais je n’ai pas le temps ! », sur un ton d’offusquée. Alors qu’elle n’a rien d’autre à faire. Soit elle a peur car elle généralise de trop, soit elle en a marre d’entendre « T’es bonne, t’es belle, viens par ici ! » - grosso modo, la pensée à l’origine de « Bonjour, jeune femme. » Que dis-je, la pulsion.

J’aimerais me comprendre. Ca arrangerait tout le monde.


mercredi 9 novembre 2011

Ma vie comme un match de foot

Je suis titulaire.
J’ai des moments où je travaille en équipe, les passes s’enchaînent, et des moments où je veux finaliser toute seule.
J’ai déçu, comme j’ai fait aimer mon spectacle.
J’ai été hors jeu, j’ai blessé et ai été blessée.
J’ai accusé l’arbitrage, j’ai gueulé, on m’a sifflée.
Je pendule entre offensive et défensive.
Pour certaines mi-temps, j’aurais bien voulu du temps supplémentaire. L’arbitre en a décidé autrement.

Je joue le mieux possible pour ne pas recevoir le carton rouge.
Ma vie est un match de foot.


mardi 1 novembre 2011

On joue et on déchire

Je ne partage et n'approuve que des miettes de ce poème. 
Sauf que je ne sais pas lesquelles.
L’ensemble ne me plait pas, mais certaines associations marquent mon esprit.
Je suis telle que je m'avais connue : jamais séduite en totalité, que des fractures qui me tiennent à côté de l’autre.

« L’amour, l’amour » - Michel Houellebecq

Dans un ciné porno, des retraités poussifs

Contemplaient, sans y croire,
Les ébats mal filmés de deux couples lascifs ;
Il n'y avait pas d'histoire.


Et voilà, me disais-je, le visage de l'amour,

L'authentique visage.
Certains sont séduisants ; ils séduisent toujours,
Et les autres surnagent.


Il n'y a pas de destin ni de fidélité,

Mais des corps qui s'attirent.
Sans nul attachement et surtout sans pitié,
On joue et on déchire.


Certains sont séduisants et partant très aimés ;

Ils connaîtront l'orgasme.
Mais tant d'autres sont las et n'ont rien à cacher,
Même plus de fantasmes ;


Juste une solitude aggravée par la joie

Impudique des femmes ;
Juste une certitude : "Cela n'est pas pour moi",
Un obscur petit drame.


Ils mourront c'est certain un peu désabusés,

Sans illusions lyriques ;
Ils pratiqueront à fond l'art de se mépriser ;
Ce sera mécanique.


Je m'adresse à tous ceux qu'on n'a jamais aimés,

Qui n'ont jamais su plaire ;
Je m'adresse aux absents du sexe libéré,
Du plaisir ordinaire.




Ne craignez rien, amis, votre perte est minime :
Nulle part l'amour n'existe.
C'est juste un jeu cruel dont vous êtes les victimes ;
Un jeu de spécialistes.


lundi 24 octobre 2011

Bref, j’ai aimé un sourire

J’arrive avant l’heure, les bonbons étaient sur la table. J’avais également amené trois paquets, histoire de ne pas arriver les mains vides. D’éviter aussi leurs yeux qui baissent pour chercher une attention et mes excuses « Tu sais, tout était fermé, puis je ne bois pas…donc pas de bouteille. »

Il était sur le canapé, c’est alors que je fus confrontée à un problème majeur : son sourire frappa énergiquement à la porte des émotions. Ce type de sourire qui rassure « Viens, je suis trop gentil, tes soirées seraient tranquilles et gaies avec moi. » Ce sourire qui te tend la main. Je l’ai regardé comme s’il était une effraction de la réalité.

Bonbons, musique, danse, passages, idées. Jeunesse.
Bref, j’ai aimé son sourire.

mardi 27 septembre 2011

Et le manège tourne, tourne, tourne.

J’ai trouvé ce passage sur un profil Facebook, publié en description de la photo suivante.
J’ai bien aimé.
Je le partage.



« Les lumières dansent et m'éblouissent. Tout est flou autour de moi. Je n'y comprends plus rien. J'ai le vertige. Et le manège tourne, tourne, tourne. J'essaie en vain d'attraper ce joli pompon qui trône au dessus de ma tête. Parfois il me parait tout près, et quand du bout des doigts je le touche, il s'en va loin, très loin. Je tremble, de tout mon corps. Et le manège tourne, tourne, tourne. J'ai froid. Dans mon esprit, tout se mélange, plus rien n'a de sens. J'ai l'impression de n'être rien de plus qu'un pantin avec lequel on joue, sournoisement. J'ai le cœur serré et la nausée. Et le manège tourne, tourne, tourne. Je ferme les yeux et je cherche le sommeil, pour essayer d'oublier ces lumières aveuglantes qui se mêlent les unes aux autres. Je suis épuisée. J'ai beau avoir la peau lisse comme une pierre blanche, j'ai la sensation de tourner depuis des milliers d'années. J'espère, je crois, j'imagine. Je tombe et je me relève, sans cesse. »

dimanche 14 août 2011

De l'enfant et de l'adulte. Ponts.

Ma réponse à l’article « Innocence ».
"Le-neutron-libre", un blog REMUE-MENINGES.



C’est une femme “enfante” qui t’écrit, un fournisseur d’enthousiasme (tu auras vite compris que l’enfant prend plus de place). Une créature qui aura biologiquement 23 ans et  psychologiquement…40. Ce n’est pas à plaindre, ce n’est pas non plus très utile. Pas toujours.

Il est dit que tout type de communication comprend deux composantes : la manipulation et l’espionnage. Je trouve qu’elles sont propres à l’enfant et à l’adulte, seuls les enjeux sont différents. Un enfant va manipuler (en pleurant, le plus souvent) pour obtenir un achat immédiat, le pardon, l’autorisation de faire ceci ou cela. Il n’est pas dans un calcul malsain, je peux accepter son jeu et faire semblant de jouer pour le laisser gagnant.
Un adulte vise un contrôle plus délicat, raisonné, parfois mesquin. Mesquin car sa manipulation peut se traduire par « Tu vas abandonner ce cercle d’amis pour rester avec moi », « Tu prendras cette décision et pas une autre. » Une manipulation assimilée à l’escroquerie sentimentale, au chantage. Propre à l’enfant aussi, mais je peux lui pardonner-au dernier.

Un adulte peut tout faire avec le temps, sauf le perdre. D’où un tas de bouquins sur la gestion du temps, son organisation optimale et d’autres inepties du genre. Pour l’adulte, « Time is money », pour l’enfant – « Time is game, time is candy. » Je n’ai jamais entendu un enfant me dire “Plus tard, une autre fois, je n’ai pas le temps.”



Confetti : un terme qui me traverse l’esprit et qui, encore une fois, est propre à l’enfant et à l’adulte. Lié à la fête. Celle qui fait naître des passions qui lui survivent.


Je connais quelques adultes caractérisés par une petitesse …c’est terrible.

samedi 13 août 2011

De l’espoir et de l’attente

Nous parlions l’autre jour de l’espoir, avec Alexandre. Il me disait que j’avais plus que lui. Plus de quoi, je ne saurais pas vous dire, car je n’ai jamais réussi à mesurer l’ampleur du phénomène.

Y a-t-il une relation étroite, obligatoire entre espoir et attente ? Tout espoir implique une attente, toute attente a comme catalyseur un espoir. Sauf que j’arrive à la conclusion que l’espoir ne se suffit pas à lui seul. Pour survivre, il lui faut la lucidité du concret, un minimum de vécu positif, un cumul d’actes et/ou de mots-locomotive.
J’ai attendu, mais mon espoir était bête. Ou aveugle. En tout cas, la réalité lui disait 
« éteins-toi ! ».


Je souhaite bonne chance à Alexandre. Et une balance qui pèse juste.

dimanche 24 juillet 2011

La pluie et l’émancipation de mon âme

La pluie connaît bien l’art de donner. J’aime son spectacle, sa chorégraphie. Mes yeux se régalent, mon nez (l’odeur de la terre- après-pluie), mes oreilles, mes pieds nus.

Je me trouve assez lâche dans notre relation, je m’explique. Ma plus grande joie est de la voir sur les vitres de la voiture, sur mes fenêtres, quand je suis à l’abri. Cette fichue obsession d’être à l’abri ! Comme ça, je profite de sa beauté, j’y retrouve mon compte, mais je ne donne rien en échange (car je ne quitte pas ma zone de confort). Injuste, trop.

Je lui reproche une seule chose : elle écoute plus ou moins à une saisonnalité, donc elle ne me garantit pas d’être là tout le temps ou bien quand j’en aurais envie. Injuste, aussi. Parce qu’elle m’inflige le manque, alors que je l’aime. Et « aimer c’est bien, mais il faut aussi qu’on vous aime quand vous voulez qu’on vous aime » (Karl). Ca c’est encore autre chose.

Emancipation de mon âme, en images et son (d’avoine, aidé par la pluie).

dimanche 17 juillet 2011

Omar Boughardayan, tel que nous ne le connaissons pas

Il arrive souriant, les yeux qui pétillent, prêt à me laisser entrer dans son intimité. J’ai une ou deux questions à lui poser, le reste est l’œuvre de son ouverture, de son désir de partage. Je suis plutôt habituée à donner des interviews, donc me voici prisonnière d’une émotion, d’une maladresse inconnue. J’avais des appréhensions quant au résultat, quant à la forme. Je ne voulais surtout pas le décevoir. Nommez- moi « ringarde », j’ai adoré cette découverte d’un homme riche, simple, dans le vrai.

Tous les jours à l’ISEG, c’est lui qui ouvre, c’est lui qui ferme. Il y a beaucoup qui le traitent de « pilier » de l’institut. Arrivé en France le 16 février 1991, Omar ne fait partie du Groupe Ionis que depuis 2003. Il était le couteau suisse des anciens locaux (Rue du Général de Castelnau), il l’est toujours dans l’ancien hôtel Livio, Rue du Dôme. Vous voyez, le temps passe, des Iségiens reçoivent leurs diplômes à Paris, Omar ne bouge pas. Parce qu’il ne le veut pas : « On reste jeune quand on est parmi des étudiants. Je veux de cette jeunesse, Bianca. Toujours, toujours ! »

Ce qu’il aime le plus, c’est de parler avec tout le monde. De la 1ère à la 5ème année, il échange des idées (me fait-il savoir) sur les études en priorité, sur la crise économique, sur la culture générale et sur le football. Nous concluons qu’Omar lit les actus, qu’il aurait beaucoup de choses à nous apprendre, tout en étant un fervent supporter du Racing, de l’OM et, bien sûr, des Bleus. J’ai eu des échos, comme quoi il jouait très bien aussi. Je vous défie donc d’être ses adversaires tous les week-ends, au stade de l’ASPTT de Koenigshoffen.

Notre gardien du temple parle ouvertement sur ses deux cultures, berbère et arabe. Il se méfie des amalgames et m’explique qu’il est berbère avant d’être arabe : « A la maison, nous parlons le berbère, J’ai appris le français au Maroc. » J’ai évité d’être trop envahissante sur cet aspect, je l’ai laissé dire ce qu’il voulait que nous sachions.  Voici la définition d’une belle personne pour lui : «  Quelqu’un qui a le sens de la justice, du partage et qui respecte la parole donnée. C’est très important, hein ! (les yeux grand ouverts) » Très beau surtout, j’acquiesce. Il est pédagogue et me donne tout de suite un exemple concret : «  Vous voyez, Bianca, si je dis à ma femme que je lui achèterais un cadeau si j’avais la prime de Noel, il faut absolument que je le fasse ! ».

Omar s’avère aussi un fin analyste des comportements. Les sourcils froncés, il me laisse savoir qu’ « il y a beaucoup de gaspillage-papier en salle info et que les gens n’éteignent pas toujours la lumière quand ils partent. » Il nous apprend aussi que les filles fument plus que les garçons, « 1 garçon pour 3 filles, donc 2 garçons – 6 filles. » Il est matheux. Mais les Iségiennes travaillent plus que les Iségiens, faut dire. « Les filles ont le stress. J’ai vu des garçons qui allaient faire les soldes aux Halles pendant que les filles de leur équipe bossaient. »

Me dit, en souriant, que certains gens de l’institut le respectent, d’autres l’aiment. « Je fais partie de quelle, catégorie, Omar ?»/ « Vous, Bianca, vous m’aimez. » J’acquiesce de nouveau. Pour finir, je le prie de me sortir des métaphores de la culture arabe que j’admire tant. Je vous laisse, chers lecteurs, sur ces mots de sagesse : « L’amour de la femme nous rend aveugles. L’amour du pouvoir nous rend cruels. L’amour de l’argent nous rend corrompus. Mais l’amour de la science nous rend des hommes sages. » Et n’oubliez pas, « On ne construit pas une maison sur des sables mouvants. »


samedi 16 juillet 2011

Bianca, esa gitana morena

Amigos, que calor!
En ce moment même, Strasbourg accueille le Festival « Michto » faisant honneur aux Rroms/Gitans/Manouches/Nomades/Gens du voyage et j’en oublie. Rendez-vous Place du Château pour 2 jours de musique gitane (Kanélé), des danses traditionnelles de Rajasthan,  une visite des deux caravanes mises en place et une exposition de tableaux sur le génocide tsigane durant la Seconde Guerre Mondiale.

Je suis Roumaine, donc je connais très bien ces gens-là. Ils sont la minorité la plus visible de chez nous, je vous parle donc d’une co-culture. Certains vivent dans la précarité, volent des poules, travaillent le fer, mendient, lisent les lignes de la main. JE LE SAIS. Mais pas tous, méfions nous des amalgames.
Le festival « Michto » (michto = beau, cool, sympa) a pour but de mettre nos préjugés dans le placard !

Je suis, à vie et sans l’avoir  cherché, liée à la culture tsigane. Parce que j’ai grandi avec la musique de Gipsy Kings (« Bamboleo », « Djobi Djoba », « Volare » , « Baila me »)  Parce que ma mère a été dans l’impossibilité de m’allaiter pendant mes 3 premières semaines de vie. Ce fut une gitane qui l’avait fait à sa place. Les paroles de ma mère : « Cette femme t’a transmis ton côté passionnel, ta dose d’impatience, ton goût pour tout ce qui est bohème, ta passion pour la danse. »

C’est vrai, la danse m’habite, j’aime le violon, j’éprouve un plaisir unique de marcher pieds nus. Je mets souvent une fleur dans mes cheveux. Mais chhht, pieds nus + fleur sont pour la Roumanie, la France me dirait que ce n’est pas assez bobo.



Je suis fière de porter cet héritage qui a certainement bâti mon tempérament volcanique. Qu’est-ce qu’ils ont fait, les Tsigans, pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Ils ont dansé.
Danser en temps de guerre, c'est comme cracher à la gueule du diable.(Hafid Aggoune)



Extrait de la littérature manouche : « Si vous prenez un moineau et le mettez en cage, il ne restera pas en cage. C’est impossible, il va mourir. Et bien, voilà comme on est !"


dimanche 10 juillet 2011

Hôtel Mabrouk

Mardi dernier, j’ai reçu des roses. Nous sommes dimanche, elles ont fané. Je n’ai été même pas capable de m’en occuper. J’ai souvent cette attitude, d’observer qu’un bidule meurt et ne rien faire.
Car je suis une NON-couleur.

Mon vase fut leur hôtel Mabrouk. Elles n’y éprouvaient ni joie, ni tristesse, ni même ennui. Il leur arrivait pourtant de se demander si l’eau était toujours là, si elles existaient encore, vraiment. Il leur semblait souvent, obscurément, que cette vie était conforme, adéquate et, paradoxalement, nécessaire.

Hôtel Mabrouk, sable jaune, rues rectilignes, parfums orientaux. Les méconnaisseurs s’y perdent.

Leur solitude était totale. Marhaban bikoum!

jeudi 7 juillet 2011

La phrase qui explique tout

Je l’ai enfin trouvée. Un grand merci à Franz Kafka.

« Les choses se passaient en réalité comme dans ce jeu d’enfants où l’un tient la main de l’autre, la serre même et s’écrie en même temps : « Mais va-t’en donc, va-t’en donc, pourquoi ne pars-tu pas ?
Ce qui, dans notre cas, se compliquait encore de la sincérité avec laquelle tu disais depuis toujours « Va-t’en donc ! » »

C’est tout, je suis enrhumée, mes idées saignent du nez.

dimanche 3 juillet 2011

Sa place, ma place, la balance

Hier - journée riche. J’ai été faire mes courses à Auchan.
Un monsieur voulait peser ses pommes, je fis un pas ferme pour lui montrer que j’étais là avant lui. « Mademoiselle, je ne prends la place de personne. Déjà, je n’ai pas la mienne. »
Inutile de vous dire que j’étais charmée. Pas de précédents pareils devant une balance. Ce monsieur était aussi le sosie d’Assaad Bouab, donc j’aurais bien voulu l’aider à trouver sa place ou camionner la mienne dans son « n’importe où ».

Certains sont mariés et cela leur prend tout le temps. Certains sont en fac de médecine, d’autres aiment les commérages – des êtres tout aussi occupés. Mon personnage était juste persuadé de ne pas avoir sa place. Ai-je demandé son numéro de téléphone ? Non. Ai-je lancé une invitation à boire un thé glacé ? Non. Je lui ai donc arraché deux chances d’avoir une place : dans mon univers et/ou une assise confortablement.

J’ai le « pourquoi » de ma place à moi : tout est lié à mon prénom – Bianca, la blanche. Le blanc est la sensation visuelle obtenue en mélangeant la lumière de toutes les couleurs. Donc je ne peux naître sans les autres. Non-couleur. Déni. Dépendance. Passages.

Quand fond la neige, où va le blanc ?

lundi 27 juin 2011

Résistance: Beach Break Party

Watch them, watch us rolling in the deep!

Avec la Très Chère, nous nous sommes gracieusement rendues à Brumath, pour la Xème édition de Beach Break Party : bain de foule, la danse dans l’âme.

Nous étions 2000, 3000…des 000 en tout cas. Danse et décadence. Mettons un peu de gloss, faisons que ça brille !
 J’avais la musique dans mon verre, dans mon cœur, dans mes voûtes plantaires. Depuis 3h de magie en mouvement, mes pieds bougeaient tous seuls, je ne sentais plus rien. Le cap aura été franchi.

C’est lors de ce type de manifestation que tu te sens frustré : tu vois 2000 visages et n’en connais aucun. C’est là que tu te dis que la Terre est peuplée (trop ?!)
C’est là que t’as des convictions : les couleurs de peau ne sont que des caprices de la géographie, rien de plus.
C’est là que ma Très Chère me dit « Hey, regarde, il y a un vieux ! » Je l’ai aimée, à cet instant précis.


Ils dansaient tous, j’étais à l’orchestre.
"Convictions", quel mot grossier!



samedi 25 juin 2011

Un disque rayé

La jeune fille en fleur, la copine est en forme! Cette éternelle qui tourne sur son axe et répète à l’infini la même chanson.

Son élégance majestueuse est finalement blessée. Elle est dans le déni, puis elle va le pouponner. Ensuite, emportée par la passion (ses origines trop latines) et l’empressement que ça marche super bien, elle va l’étouffer. N’ayant rien compris, elle prendra la voie rapide.
Elle parlera aussi beaucoup de travail, on la sait carriériste jusqu’au bout des ongles.
Elle finira par commettre sa double erreur fatale classique. Sans grand relief.


She walks light. She walks sexy. She walks tight.
She’s a lady.



mercredi 22 juin 2011

Cadeau pour Garçon

Les lignes suivantes ne concernent que Garçon et lui seul.


Garçon,

Un grand merci. « Pourquoi ? », te demanderais-tu. Ci-dessous une liste non-exhaustive de réponses possibles :

1.       Parce que tu m’as enseigné la discrétion et quelques séminaires de calme.
2.   Parce qu’il m’est impossible de sortir du contexte tout ce que nous avons vécu, les autres ne le comprendraient pas. J’ai moi-même du mal à comprendre. Nous n’aurons donc pas de témoins.
3.      Parce que tu te manifestes peu, rarement, mais que j’y trouve un charme.
4.  Parce que t’es le seul (et le resteras, peut-être) à bien prendre mes « Sèche tes cheveux ! »
5.      Parce qu’il y a le grand amour entre ta brosse à dents bleue et la mienne, la rose.
6.      Parce que tu as fait des fautes, mais je ne les voyais pas comme des fautes.
7.      Parce que je n’ai pas fait de fautes, mais tu les voyais comme des fautes.

J’étais tellement fan de toi !

mardi 21 juin 2011

La copie qui traînait (c’est un peu long !)

Je vous transcris, mot à mot, mon analyse lors d’un devoir sur table en management interculturel.
La question était « Parler la même langue suffit pour bien communiquer ? »
J’ai eu 16.

« Il est très prétentieux et réducteur de penser que la maîtrise de la langue d’un interlocuteur étranger nous garantit une bonne communication avec celui-ci. Bien sûr, cet atout nous facilite beaucoup la découverte de l’autre.

Je pense que nous n’allons jamais vers l’étranger sans savoir que nous ne comprendrons pas son intégralité. Car, pour ce faire, nous devons maîtriser l’intégralité de notre culture, or il existe forcément des nuances qui nous échappent. L’apprentissage d’une langue étrangère fait appel à la mémoire visuelle et auditive, à une volonté de la pratiquer le plus souvent possible. Bref, aux mécanismes qui deviennent presque tayloristes et ne demandent pas une sensibilité extrême, une tolérance, une soif de découverte et un courage de remise en cause. Or tout ce que je viens d’écrire nous est indispensable dans la connaissance de l’autre, dans son altérité.

Bien communiquer, sans aller au-delà, sans la curiosité du décryptage, sans l’effort de comprendre le comportement de l’autre, se résume aux opérations ponctuelles, pour 
« meubler » une discussion dans le but de gagner quelque chose de cette « transaction ».
Bien communiquer, uniquement d’un point de vue linguistique, n’implique même pas une interculturalité. Car nous nous limitons ainsi à constater une différence (il parle une autre langue), sans en éprouver l’envie de découvrir et d’accepter tous les éléments d’extranéité.

Si, déjà nous ne franchissons pas le cap de l’interculturalité, alors que dire sur la transculturalité ? Comment avoir l’espoir d’arriver à un degré d’observation supérieur, d’envisager la naissance d’un point de vue commun ? La réponse fait appel au bon sens : quitter cette logique individualiste, cette conviction que nous détenons la science infuse (vulgarisation de l’ethnocentrisme et de l’esprit de cloche, dans une moindre mesure !)

Il ne faut pas négliger l’intégration de l’écoute active dans le processus de communication optimale. Ne pas hésiter à prendre le temps d’analyser la gestuelle du partenaire de dialogue, l’implicite. Pensez aussi à lui poser des questions  plutôt ouvertes, celles fermées étant réservées à l’obtention de réponses précises (un OUI ou NON selon le cas).

Cette ouverture envers les autres nous enrichit, contribue à notre hygiène de vie et nous guide vers le voyage au fond de nous-mêmes (connu comme le processus Itaka – en référence au voyage d’Ulysse). »


dimanche 19 juin 2011

A conseille B

« A donne à B un conseil sincère en accord avec sa conception de la vie, conseil qui n’est pas très beau, mais qui se trouve aujourd’hui d’un usage tout à fait courant et qui, de plus, est peut-être propre à écarter certaines choses dangereuses pour la santé.

Moralement, ce conseil n’est pas très réconfortant pour B, mais avec le temps, pourquoi B ne surmonterait-il pas le mal qui lui est fait, il n’est d’ailleurs nullement obligé de suivre le conseil. En tout cas, le conseil à lui seul n’est pas un motif suffisant pour que B voie s’écrouler sur lui à peu près toute l’organisation de son avenir.

C’est pourtant quelque chose de ce genre qui se produit, mais pour cette unique raison, justement, que tu es A et que je suis B. » (F. Kafka)


Je vous défie de distinguer entre « faire » et « subir ».

Something is burning inside, something that can’t be denied.

vendredi 17 juin 2011

Cadeau pour Petit Voyou

J’ai eu une journée formidable : un ancien camarade de classe m’a trouvée sur Facebook et m’a écrit « Bianca, j’ai entre mes mains une carte postale que tu m’as envoyée en 2001, tu étais de passage à Bordeaux. Te souviens-tu de son contenu ? » Evidemment, ma réponse fut négative, mais la joie des retrouvailles, je ne vous dis pas ! Donc pas de meilleur moment pour faire à mon tour un cadeau. Les lignes suivantes ne concernent que Petit Voyou et lui seul.

Petit Voyou,

Je t’ai demandé de venir dans mon univers. Parce que tu avais une façon particulièrement belle de sourire, paisible, silencieuse, complice, bienveillante – un sourire qu’on rencontre rarement et qui pouvait vous rendre heureux s’il vous était adressé. Parce que te regarder, c’est un spectacle : t’exprimer sur tes passions, faire appel à tes mains pour insister sur les détails, essayer de demander une confirmation avec le regard. Tes yeux beaux comme un tango, dansant avec mes idées, ta maladresse, mes doutes, ton calme.

Parce que je t’ai reconnu, comme si tu avais été là depuis le début : sage quant à tes questions, habile quant aux réponses.

Parce que la transition se fit toute seule. J’avais de petits souvenirs d’une époque révolue et je voulais te les proposer. Mon unique certitude, donc mon unique motivation.

Parce qu’il y a, je trouve, un rapport obligé entre ton monde et le bonheur. Une certaine richesse, une fragilité, un arc-en-ciel. Je veux prendre la place, s’il y a une place à prendre.
Ce bonheur demeure possible car, dans mon monde, choses promises ne sont pas dues.


Tout ça, il faut l’avoir porté à ta connaissance.

mercredi 15 juin 2011

Dans un couple

Je pense qu’il existe, dans la vie de chacun, des rencontres qui se transforment en SOURCES. Des sources de plaisir physique, de compatibilité intellectuelle, de complicité, de chagrins, de compétition dangereuse, voire d’esprit de revanche (« Un jour, tu souffriras comme j’ai souffert à cause de toi ! »).
 Auxquelles nous retournons de façon systématique (mais pas pour une éternité), sans trop (voire aucune) d’explications. Et malgré les conseils de nos proches (j’emploie le « malgré» pour cibler les rencontres-sources de souffrance).

Je parlerai dans cet article des couples : les miens et ceux qui m’entourent. Les constats et recommandations seront donc humbles, non-exhaustifs et sujets à critiques. Et à fluctuations, je prends cette marge de manœuvre.

Nous pouvons quitter notre couple par la pensée ou même avoir des échappées (pas très nombreuses, si possible !) qui, elles, seraient charnelles. Nous pouvons ne pas comprendre l’autre en totalité, trouver que la dispute est saine, vouloir rendre jaloux/jalouse, flirter pour encore tester notre pouvoir de séduction.
Nous pouvons dire les fameuses phrases assassines, punir et nous sentir punis bien avant d’avoir commis une faute, nous provoquer mutuellement (je suis pour la provoc saine, que je catalogue d’hygiène).

Je pense qu’il ne faut pas s’efforcer à imiter d’autres couples, à trouver " leur normalité"
« Mais t’as vu, ils sortent beaucoup plus souvent que nous ! Il lui achète un tas de cadeaux ! Elle lui fait des massages » et j’en passe. Chaque partenariat sentimental a ses codes et ses limites : certains sauvent leur couple après avoir trompé leur partenaire, d’autres se disent « Adieu ! » .

Quand commence une relation amoureuse ? Quand deux personnes pensent l’une à l’autre, s’écrivent ou bien quand la chair fait partie de l’équation ? Toute ma question est là.

Non à l’orgueil, non au « Ah, tiens, je vais faire mon insaisissable », non à la moquerie, à la méchanceté gratuite. Sinon, tout le reste nous est permis.
Et ne dites pas « Adieu ! » quand ça fait mal encore, quand des cendres de ce « quelque chose » sont dans un coin de vous.

dimanche 12 juin 2011

Comme d’habitude

J’ai un mal de ventre horrible, je me décompose. Donc il faut que j’écrive, non parce que j’ai des choses particulièrement censées à partager, mais que mon corps me l’exige. C’est mon unique remède.

Comme d’habitude, je n’ai rien su te répondre.
Comme d’habitude, je suis en retard.
Comme d’habitude, j’ai la lucidité de voir les choses et d’anticiper le contour de mon avenir, mais pas le recul pour bien agir. Je n’ai pas assez morflé, c’est vrai. Faut savoir que j’ai une capacité immense à encaisser.
Comme d’habitude, le cercle de ton influence se trouve être le plus intérieur, le plus rigide, le plus propre à m’étrangler.


« Regarde, il gèle, là sous mes yeux
Des stalactites de rêves, trop vieux. » (AaRON)

jeudi 9 juin 2011

Le billet de l’absurde - coupures

Tu sais, les knackis sont les produits les moins nobles que l’on puisse fabriquer avec de la viande de poulet.

Allo ? Oui, madame, vous m’entendez ? Allo ? Je vous prie de rappeler plus tard, on y aboutira. Mais je crois qu’il faut d’abord passer par le standard.

On avait l’air trop bien ! Quels étaient les faux pas ? Et à quels moments ? Aurions-nous pu les voir et l’on a refusé ? Nan, je ne crois pas, nous y faisons très attention. Ah tiens, c’est ça qui a cassé notre géométrie émotionnelle. Tu te souviens ? On s’est moqué tellement de fois des gens qui le faisaient.

Mais non, c’est rien. Une petite plaie. Je cicatrise.

Bonsoir, jeune homme ! Tu peux dire à ta maman que le colis arrivera demain vers midi ?

Je ne bois pas, je ne fume pas. Et pourtant, la somme de mes vices reste constante. Sacré dilemme.

« Moi aussi, je t’ai sûrement blessé plus d’une fois en paroles, mais je savais toujours que je te blessais, cela me faisait mal, je ne pouvais pas me maîtriser assez pour retenir le mot, j’étais encore en train de le prononcer que je le regrettais déjà. Tandis que toi, tu attaquais sans te soucier de rien, personne ne te faisait pitié, ni sur le moment, ni après, on était absolument sans défense devant toi. » (Franz Kafka)


Retouches simples.

Je sors à la prochaine. Merci.