lundi 27 juin 2011

Résistance: Beach Break Party

Watch them, watch us rolling in the deep!

Avec la Très Chère, nous nous sommes gracieusement rendues à Brumath, pour la Xème édition de Beach Break Party : bain de foule, la danse dans l’âme.

Nous étions 2000, 3000…des 000 en tout cas. Danse et décadence. Mettons un peu de gloss, faisons que ça brille !
 J’avais la musique dans mon verre, dans mon cœur, dans mes voûtes plantaires. Depuis 3h de magie en mouvement, mes pieds bougeaient tous seuls, je ne sentais plus rien. Le cap aura été franchi.

C’est lors de ce type de manifestation que tu te sens frustré : tu vois 2000 visages et n’en connais aucun. C’est là que tu te dis que la Terre est peuplée (trop ?!)
C’est là que t’as des convictions : les couleurs de peau ne sont que des caprices de la géographie, rien de plus.
C’est là que ma Très Chère me dit « Hey, regarde, il y a un vieux ! » Je l’ai aimée, à cet instant précis.


Ils dansaient tous, j’étais à l’orchestre.
"Convictions", quel mot grossier!



samedi 25 juin 2011

Un disque rayé

La jeune fille en fleur, la copine est en forme! Cette éternelle qui tourne sur son axe et répète à l’infini la même chanson.

Son élégance majestueuse est finalement blessée. Elle est dans le déni, puis elle va le pouponner. Ensuite, emportée par la passion (ses origines trop latines) et l’empressement que ça marche super bien, elle va l’étouffer. N’ayant rien compris, elle prendra la voie rapide.
Elle parlera aussi beaucoup de travail, on la sait carriériste jusqu’au bout des ongles.
Elle finira par commettre sa double erreur fatale classique. Sans grand relief.


She walks light. She walks sexy. She walks tight.
She’s a lady.



mercredi 22 juin 2011

Cadeau pour Garçon

Les lignes suivantes ne concernent que Garçon et lui seul.


Garçon,

Un grand merci. « Pourquoi ? », te demanderais-tu. Ci-dessous une liste non-exhaustive de réponses possibles :

1.       Parce que tu m’as enseigné la discrétion et quelques séminaires de calme.
2.   Parce qu’il m’est impossible de sortir du contexte tout ce que nous avons vécu, les autres ne le comprendraient pas. J’ai moi-même du mal à comprendre. Nous n’aurons donc pas de témoins.
3.      Parce que tu te manifestes peu, rarement, mais que j’y trouve un charme.
4.  Parce que t’es le seul (et le resteras, peut-être) à bien prendre mes « Sèche tes cheveux ! »
5.      Parce qu’il y a le grand amour entre ta brosse à dents bleue et la mienne, la rose.
6.      Parce que tu as fait des fautes, mais je ne les voyais pas comme des fautes.
7.      Parce que je n’ai pas fait de fautes, mais tu les voyais comme des fautes.

J’étais tellement fan de toi !

mardi 21 juin 2011

La copie qui traînait (c’est un peu long !)

Je vous transcris, mot à mot, mon analyse lors d’un devoir sur table en management interculturel.
La question était « Parler la même langue suffit pour bien communiquer ? »
J’ai eu 16.

« Il est très prétentieux et réducteur de penser que la maîtrise de la langue d’un interlocuteur étranger nous garantit une bonne communication avec celui-ci. Bien sûr, cet atout nous facilite beaucoup la découverte de l’autre.

Je pense que nous n’allons jamais vers l’étranger sans savoir que nous ne comprendrons pas son intégralité. Car, pour ce faire, nous devons maîtriser l’intégralité de notre culture, or il existe forcément des nuances qui nous échappent. L’apprentissage d’une langue étrangère fait appel à la mémoire visuelle et auditive, à une volonté de la pratiquer le plus souvent possible. Bref, aux mécanismes qui deviennent presque tayloristes et ne demandent pas une sensibilité extrême, une tolérance, une soif de découverte et un courage de remise en cause. Or tout ce que je viens d’écrire nous est indispensable dans la connaissance de l’autre, dans son altérité.

Bien communiquer, sans aller au-delà, sans la curiosité du décryptage, sans l’effort de comprendre le comportement de l’autre, se résume aux opérations ponctuelles, pour 
« meubler » une discussion dans le but de gagner quelque chose de cette « transaction ».
Bien communiquer, uniquement d’un point de vue linguistique, n’implique même pas une interculturalité. Car nous nous limitons ainsi à constater une différence (il parle une autre langue), sans en éprouver l’envie de découvrir et d’accepter tous les éléments d’extranéité.

Si, déjà nous ne franchissons pas le cap de l’interculturalité, alors que dire sur la transculturalité ? Comment avoir l’espoir d’arriver à un degré d’observation supérieur, d’envisager la naissance d’un point de vue commun ? La réponse fait appel au bon sens : quitter cette logique individualiste, cette conviction que nous détenons la science infuse (vulgarisation de l’ethnocentrisme et de l’esprit de cloche, dans une moindre mesure !)

Il ne faut pas négliger l’intégration de l’écoute active dans le processus de communication optimale. Ne pas hésiter à prendre le temps d’analyser la gestuelle du partenaire de dialogue, l’implicite. Pensez aussi à lui poser des questions  plutôt ouvertes, celles fermées étant réservées à l’obtention de réponses précises (un OUI ou NON selon le cas).

Cette ouverture envers les autres nous enrichit, contribue à notre hygiène de vie et nous guide vers le voyage au fond de nous-mêmes (connu comme le processus Itaka – en référence au voyage d’Ulysse). »


dimanche 19 juin 2011

A conseille B

« A donne à B un conseil sincère en accord avec sa conception de la vie, conseil qui n’est pas très beau, mais qui se trouve aujourd’hui d’un usage tout à fait courant et qui, de plus, est peut-être propre à écarter certaines choses dangereuses pour la santé.

Moralement, ce conseil n’est pas très réconfortant pour B, mais avec le temps, pourquoi B ne surmonterait-il pas le mal qui lui est fait, il n’est d’ailleurs nullement obligé de suivre le conseil. En tout cas, le conseil à lui seul n’est pas un motif suffisant pour que B voie s’écrouler sur lui à peu près toute l’organisation de son avenir.

C’est pourtant quelque chose de ce genre qui se produit, mais pour cette unique raison, justement, que tu es A et que je suis B. » (F. Kafka)


Je vous défie de distinguer entre « faire » et « subir ».

Something is burning inside, something that can’t be denied.

vendredi 17 juin 2011

Cadeau pour Petit Voyou

J’ai eu une journée formidable : un ancien camarade de classe m’a trouvée sur Facebook et m’a écrit « Bianca, j’ai entre mes mains une carte postale que tu m’as envoyée en 2001, tu étais de passage à Bordeaux. Te souviens-tu de son contenu ? » Evidemment, ma réponse fut négative, mais la joie des retrouvailles, je ne vous dis pas ! Donc pas de meilleur moment pour faire à mon tour un cadeau. Les lignes suivantes ne concernent que Petit Voyou et lui seul.

Petit Voyou,

Je t’ai demandé de venir dans mon univers. Parce que tu avais une façon particulièrement belle de sourire, paisible, silencieuse, complice, bienveillante – un sourire qu’on rencontre rarement et qui pouvait vous rendre heureux s’il vous était adressé. Parce que te regarder, c’est un spectacle : t’exprimer sur tes passions, faire appel à tes mains pour insister sur les détails, essayer de demander une confirmation avec le regard. Tes yeux beaux comme un tango, dansant avec mes idées, ta maladresse, mes doutes, ton calme.

Parce que je t’ai reconnu, comme si tu avais été là depuis le début : sage quant à tes questions, habile quant aux réponses.

Parce que la transition se fit toute seule. J’avais de petits souvenirs d’une époque révolue et je voulais te les proposer. Mon unique certitude, donc mon unique motivation.

Parce qu’il y a, je trouve, un rapport obligé entre ton monde et le bonheur. Une certaine richesse, une fragilité, un arc-en-ciel. Je veux prendre la place, s’il y a une place à prendre.
Ce bonheur demeure possible car, dans mon monde, choses promises ne sont pas dues.


Tout ça, il faut l’avoir porté à ta connaissance.

mercredi 15 juin 2011

Dans un couple

Je pense qu’il existe, dans la vie de chacun, des rencontres qui se transforment en SOURCES. Des sources de plaisir physique, de compatibilité intellectuelle, de complicité, de chagrins, de compétition dangereuse, voire d’esprit de revanche (« Un jour, tu souffriras comme j’ai souffert à cause de toi ! »).
 Auxquelles nous retournons de façon systématique (mais pas pour une éternité), sans trop (voire aucune) d’explications. Et malgré les conseils de nos proches (j’emploie le « malgré» pour cibler les rencontres-sources de souffrance).

Je parlerai dans cet article des couples : les miens et ceux qui m’entourent. Les constats et recommandations seront donc humbles, non-exhaustifs et sujets à critiques. Et à fluctuations, je prends cette marge de manœuvre.

Nous pouvons quitter notre couple par la pensée ou même avoir des échappées (pas très nombreuses, si possible !) qui, elles, seraient charnelles. Nous pouvons ne pas comprendre l’autre en totalité, trouver que la dispute est saine, vouloir rendre jaloux/jalouse, flirter pour encore tester notre pouvoir de séduction.
Nous pouvons dire les fameuses phrases assassines, punir et nous sentir punis bien avant d’avoir commis une faute, nous provoquer mutuellement (je suis pour la provoc saine, que je catalogue d’hygiène).

Je pense qu’il ne faut pas s’efforcer à imiter d’autres couples, à trouver " leur normalité"
« Mais t’as vu, ils sortent beaucoup plus souvent que nous ! Il lui achète un tas de cadeaux ! Elle lui fait des massages » et j’en passe. Chaque partenariat sentimental a ses codes et ses limites : certains sauvent leur couple après avoir trompé leur partenaire, d’autres se disent « Adieu ! » .

Quand commence une relation amoureuse ? Quand deux personnes pensent l’une à l’autre, s’écrivent ou bien quand la chair fait partie de l’équation ? Toute ma question est là.

Non à l’orgueil, non au « Ah, tiens, je vais faire mon insaisissable », non à la moquerie, à la méchanceté gratuite. Sinon, tout le reste nous est permis.
Et ne dites pas « Adieu ! » quand ça fait mal encore, quand des cendres de ce « quelque chose » sont dans un coin de vous.

dimanche 12 juin 2011

Comme d’habitude

J’ai un mal de ventre horrible, je me décompose. Donc il faut que j’écrive, non parce que j’ai des choses particulièrement censées à partager, mais que mon corps me l’exige. C’est mon unique remède.

Comme d’habitude, je n’ai rien su te répondre.
Comme d’habitude, je suis en retard.
Comme d’habitude, j’ai la lucidité de voir les choses et d’anticiper le contour de mon avenir, mais pas le recul pour bien agir. Je n’ai pas assez morflé, c’est vrai. Faut savoir que j’ai une capacité immense à encaisser.
Comme d’habitude, le cercle de ton influence se trouve être le plus intérieur, le plus rigide, le plus propre à m’étrangler.


« Regarde, il gèle, là sous mes yeux
Des stalactites de rêves, trop vieux. » (AaRON)

jeudi 9 juin 2011

Le billet de l’absurde - coupures

Tu sais, les knackis sont les produits les moins nobles que l’on puisse fabriquer avec de la viande de poulet.

Allo ? Oui, madame, vous m’entendez ? Allo ? Je vous prie de rappeler plus tard, on y aboutira. Mais je crois qu’il faut d’abord passer par le standard.

On avait l’air trop bien ! Quels étaient les faux pas ? Et à quels moments ? Aurions-nous pu les voir et l’on a refusé ? Nan, je ne crois pas, nous y faisons très attention. Ah tiens, c’est ça qui a cassé notre géométrie émotionnelle. Tu te souviens ? On s’est moqué tellement de fois des gens qui le faisaient.

Mais non, c’est rien. Une petite plaie. Je cicatrise.

Bonsoir, jeune homme ! Tu peux dire à ta maman que le colis arrivera demain vers midi ?

Je ne bois pas, je ne fume pas. Et pourtant, la somme de mes vices reste constante. Sacré dilemme.

« Moi aussi, je t’ai sûrement blessé plus d’une fois en paroles, mais je savais toujours que je te blessais, cela me faisait mal, je ne pouvais pas me maîtriser assez pour retenir le mot, j’étais encore en train de le prononcer que je le regrettais déjà. Tandis que toi, tu attaquais sans te soucier de rien, personne ne te faisait pitié, ni sur le moment, ni après, on était absolument sans défense devant toi. » (Franz Kafka)


Retouches simples.

Je sors à la prochaine. Merci.


lundi 6 juin 2011

De quoi suis-je faite?


J’ai un mal de tête terrible, le signe que les idées s’accumulent et exigent d’être libérées.
J’en extériorise donc une bonne partie, en isolant celles qui me turlupinent depuis un bon moment : de quoi suis-je faite ?

Zoom sur ma qualité d’amie. Je ne suis pas une bonne amie, au moins d’après la définition « tendance » : je ne souffre pas quand des soirées s’annulent à la dernière minute, je ne viens pas quotidiennement aux nouvelles, je ne dis pas le « Tu me manques » sans couverture.

Zoom sur ma qualité de fille. Je gaspille trop.

Zoom sur ma qualité de voisine. Je mets la musique à fond. Et cuisine souvent du poisson.

Zoom sur  ma qualité de tante. Là, je suis irréprochable, Alexia et Isabella vous le diraient si elles savaient parler français.

Zoom sur ma qualité de petite amie.


J’ai ma réponse : « Je suis de cuir et de laine/ Je suis de la porcelaine et du chiffon/ Je suis velours et dentelles/ Jusqu’au bout des ailes, peluche et coton. » (Mélanie Guay).

dimanche 5 juin 2011

Pourquoi j’aime Franz Kafka

Extraits de “Lettre au père », jamais remise à son destinataire :

« (...) ce sentiment de nullité qui s’empare si souvent de moi (sentiment qui peut être aussi noble et fécond sous d’autres rapports, il est vrai) tient pour beaucoup à ton influence. Il m’aurait fallu un peu d’encouragement, un peu de gentillesse, j’aurais eu besoin qu’on dégageât un peu mon chemin, au lieu de quoi tu me le bouches, dans l’intention louable, certes, de m’en faire prendre un autre. »

« J’étais déjà écrasé par la simple existence de ton corps. Il me souvient, par exemple, que nous nous déshabillions souvent ensemble dans une cabine. Moi, maigre, chétif, étroit ; toi, fort, grand, large. Déjà dans la cabine je me trouvais lamentable, et non seulement en face de toi, mais en face du monde entier, car tu étais pour moi la mesure de toutes choses. »

« En tout cas, nous étions si différents et si dangereux l’un pour l’autre du fait de cette différence que, si l’on avait voulu prévoir comment nous allions, moi, l’enfant se développant lentement, et toi, l’homme fait, nous comporter l’un envers l’autre, on aurait pu supposer que tu allais me réduire en poussière et qu’il ne resterait rien de moi. Or cela ne s’est pas produit, les choses vivantes ne se calculent pas à l’avance ; mais il s’et produit quelque chose de plus grave peut être. En disant cela, je te prie instamment de ne pas oublier que je ne crois pas le moins du monde à une faute de ta part. Tu as agi sur moi comme il te fallait agir, mais il faut que tu cesses de voir une méchanceté particulière de ma part dans le fait que j’ai succombé à cette action. »