lundi 21 février 2011

3123 visages

6246 narines, oreilles, fesses, yeux.  Le bilan de ma journée parisienne, qu’est-ce que l’on ne fait pas pour le stage désiré ?

Moi et Paris, la longue histoire d’amour, mais pas celle comme un fleuve tranquille. J’ai quelque chose dans mes veines, un sang corrompu, qui m’oblige d’aller à Paris pour me ressourcer. C’est comme si j’avais un pacte avec cette ville : elle continue à me fasciner et je lui offre mes grands yeux d’enfant, mes « Wow » en me couvrant légèrement la bouche, ma capacité à flâner comme seulement les étudiants le font.



J’ai la conviction que Paris me reproche l’infidélité d’habiter à Strasbourg et se venge. Je vous explique comment : je me suis sentie comme une abrutie notoire devant les panneaux qui indiquaient « Ligne 7 Courneuve », « Ligne 3 Opéra » et demandais aux âmes charitables de me confirmer « Monsieur, Madame, c’est bien par là pour arriver à la Gare de l’Est ? » Car, même si tout est marqué et répété, les surprises parisiennes peuvent surgir d’un pas à l’autre.
Les gens voient tout de suite que je suis une fille de province : trop souriante pour un parisien blasé qui change 3 fois de RER, trop indifférente aux règles internes à la ville (ne monter que dans un sens sur l’escalier roulant pour libérer l’autre, par exemple), trop en extase au vu du Boulevard Haussmann.
Et puis, je n’ai pas le look pour, mes chers : serre-tête à nœud-nœud, jolis cols caracolant en tête, défilé de beige et re-beige, coupes monacales, blouses de communiantes…. A Paris, on se la cool douce ! N’est pas hipster qui veut !

Malgré son rythme alerte et les coups de stress, ma journée fut magnifique : j’ai fait une belle rencontre, celle d’un gentleman qui m’a attendu à la gare pour me prendre par le sac dans mon périple. J’ai mangé des CACAHUETES NUES chez GLUP’S. J’ai vu une mini vache folle, en plastique, au milieu d’un chemin piétonnier. Je me suis re-confirmé que tout était plus grand à Paris : les pépites de chocolat des muffins, les t-shirts taille S, le Printemps, la quantité de bêtises débitées /minute. Et je suis aussi moins intelligente à Paris qu’en Alsace. Car je vous fais part de la gaffe du jour : un monsieur, qui m’a gentiment guidée vers la ligne 3, m’avait demandé « Vous n’êtes pas parisienne, non ? » Et là, en ce moment précis, j’ai dit la HIDEUSE : «  Non, alsacienne ! » Je me suis trahie, j’ai trahi ma famille, ma race. Je me suis fondue dans la nation. I’m not humain if you say i’m not.

Strasbourg, this is Strasbourg. Mes yeux se reposent, somnolent presque.
Retenez donc le chic, le preppy, l’androgyne.


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